Poudlard... Très chère école, second foyer...
Hedwige ne savait pas pourquoi elle revenait ici. Elle verait les même tours, la même architecture déchiquetée et attirante à la fois. Le même lac, toujours sombre, sa forêt mystérieuse d'où s'élevaient des murmures...
Et, une fois à l'interieur...
Hedwige se traita d'idiote. Jamais elle ne pourra y pénetrer. Elle allait déjà être face à des grilles fermées. De plus, le sort de protection était maintenu. Enfin, elle se fera sûrement virer de là.
Mais elle avait besoin de revoir tout ça. Tout... toute sa vie, ses souvenirs. C'est ici qu'elle et Harry avaient vécus.
De si beaux souvenirs... Elle se souvenait que, le matin, en arrivant dans la grande salle en volant, Harry lui donnait un morceau de toast. Un mince sourire mémancolique traversa ses lèvres à cette pensées.
* Oh, Harry... Et dire que pour toi je suis morte... *
C'est alors que quelque chose la frappa, un peu comme un caillou particulièrement pointu qui déclencha des maux aigus à la tête.
Pourtant, nullement blessée, il ne s'agissait là que d'une idée soudaine qui venait de la frapper, comme un détail choquant sur un paysage. Elle la saisit rapidement avant que cette dernière ne plonge dans les méandres du puit de l'oubli.
Mais bien sûr... Elle pouvait y retourner quand elle voulait, si elle prenait la peine de se camoufler sous son animagus !
Enjouée à cette pensée, elle s'apprêtait déjà à se transformer lorsqu'une autre pensée, plus lourde et dure cette fois, l'arrêta en plein élan. La maintenant au sol.
Elle était morte... Ou du moins, elle devait l'être. Si les gens voyaient soudain la chouette de Harry surgir de nulle part... ça paraitrait suspect.
Elle secoua nétativement la tête. Mais non, ici personne n'avait vu la bataille. Il n'y avait que des élèves et des professeurs qui étaient restés exterieurs à tout ceci, car ils étaient encore en vie.
Ainsi, personne ne saura qu'Hedwige était censée être morte...
Il n'y avait qu'un seul risque : Ginny. Peut-être que Harry lui en a parlé, à elle.
Elle sentie un pincement au coeur en imaginant Ginny serrer dans ses bras Harry pour le consoler de cette lourde perte.
Encore une fois, Ginny l'avait devançée... Mais le pire, c'est qu'elle avait raison. Jamais Hedwige ne pourra consoler Harry pour quoique ce soit.
Et puis, c'était de sa faute s'il était triste, à ce moment là.
Sa... Faute...
Le vent gifla soudain son visage qui se couvrit de plumes aussi blanches que ses cheveux, qui eux-même se fondirent dans sa chair.
Elle venait de prendre brusquement son envol, pour oublier, chasser ces sombres pensées au gré du vent.
L'air frivole lui fit du bien. Il caressait ses plumes avec douceur, un peu comme une mère cajolant son enfant.
Ne plus... penser... à rien...
Elle prit la direction de la volère, bougeant à peine pour cela, se laissant porter par les courants ascendants, se laissant bercer. Quelle sensation magique... Voler, être libre.
Oui, elle était libre désormais, puisque morte et enterrée dans tout leur coeur. Il n'y avait plus que le poids de la solitude qui la maintenait encore au sol et l'empêchait de prendre définitivement son envol.
Elle s'engouffra dans la volière en faisant voleter quelques plumes, soulevant la poussière et les détritus sur le sol à son passage.
Elle ne s'arrêta de voler que lorsqu'elle atteignit les couloirs de Poudlard. A partir de ce moment là, elle ne pouvait demeurer sous cette forme. C'était trop étroit, elle avait la sensation d'etouffer.
Elle se posa tranquillement au sol, puis reprit brusquement apparence humaine.
Ses mains ses serrèrent lentement sur le sol, et, agenouillée, elle laissa errer son regard ambré et plein d'émotions à travers sa chevelure blanche.
Tout était... tellement semblable...
Rien n'avait changé. Rien ne laissait à douter qu'il ait pu se passer quoique ce soit cette année qui avait précedée. D'ailleurs... Peut-être finalement que le temps s'était tout simplement arrêté.
Sans doute s'était-elle assoupie, et ele retrouvait les bras cajoleurs de Harry, ses douces caresses et le toast grillé du matin...
Elle se releva lentement, mais ses mains s'égarèrent sur les murs de pierre froide, un peu comme si jamais elle ne se serait tenue debout si elle ne s'était pas appuyée.
Fermant lentement les yeux, elle retraça les rainures de la pierre. Ses pas résonnaient faiblement sur le sol, doucement. Elle avait le temps... plus que jamais le temps...
Concentrée sur la pierre froide et les émotions qui meurtrissaient son coeur, elle se figea soudain en sentant une poignet de porte sous sa paume.
Cette poignet de porte n'était pas censée se trouver là...
Elle rouvrit les yeux.
Elle reconnue bien difficilement la porte; ne l'ayant jamais vu de ses propres yeux, elle avait vu par ceux émeraudes de Harry.
Harry avait été ses yeux, sa voix. Sa vie. Son coeur.
Elle se concentra sur cette porte. Maintenant, l'envie la démangeait de l'ouvrir et de voir ce qu'il y avait à l'interieur.
Elle émit une légère pression sur la poignet, qui descendit faiblement et...
Elle se figea net. Non, et si vraiment il y avait quelqu'un derrière ?
Comment expliquera-t-elle sa présence ?
Angoissée à cette idée, elle demeura immobile, comme si elle eu été changée en statue.
La seule chose qui l'arracha de sa léthargie, de longues minutes plus tard, fut le bruit de pas qui se rapprochait.
Son sang glacé ne fit qu'un tour. Si quelqu'un la voyait ici...
Sans plus réflechir, elle s'engouffra vivement dans la salle sur demande, en priant qu'elle n'était apparue que pour elle.
Elle claqua la porte et appuya son dos contre, yeux fermés, n'osant regarder à l'interieur.
Mais, croyant perçevoir un bruit, elle ouvrit lentement un oeil par angoisse.
Puis les deux brusquement. Il y avait bel et bien quelqu'un à l'interieur...
Sujet: Endroit dans Poudlard <~ :: ~> Salle sur Demande <~ 
Sam 1 Mar - 23:58
