Petite visite de courtoisie

Cela faisait plus d'une semaine que Ginny n'était pas allé voir Harry, enfin disons que la dernière fois qu'elle était passé chez lui, il n'y avait eu personne. Elle espérait avoir un peu plus de chance aujourd'hui. Elle arriva devant la porte de la maison et regarda autour d'elle. Elle était devenue très méfiante depuis la mort d'un de ses frères l'an dernier et ne se déplaçait pas sans scruter une bonne vingtaine de fois les alentours. Elle sonna donc à la porte et attendit patiemment une réponse.

Elle entendit le bruit d'une tondeuse et cela la fit sursauter. Elle tourna la tête vers la provenance du bruit et dévisagea l'homme qui la regardait.

Invité

Ce jour-là, Harry n'eut pas besoin de beaucoup travailler au Ministère de la Magie, c'est pourquoi il était rentré plutôt chez lui et il pouvait bien profiter de la journée. Et comme il ne faisait pas vraiment beau, il avait décidé de rester chez lui. La Gazette était d'ailleurs justement arrivée et après avoir pris son déjeuner, il s'était assis dans son canapé pour commencer à le lire. Il était toujours étrange de se dire que cette maison était définitivement la sienne, rien qu'à lui. Mais c'était aussi une agréable sensation. Ils n'avaient plus ces affreux moldus de tante et d'oncle sur le dos... Même s'il connaissait maintenant la raison de la haine de la tante Pétunia... en partie.

Les nouvelles n'étaient pas étonnantes pour la plupart... Et finalement, le jeune garçon s'ennuya rapidement. Quand justement, il entendit sonner à la porte. De la visite le faisait toujours sourire. C'est pourquoi il posa le journal sur la table basse devant lui et se dirigea vers l'entrée. En ouvrant, il s'aperçut qu'il s'agissait de Ginny. Son sourire s'élargit en la voyant:

Ginny ! Comment vas-tu ?

Et il s'empressa de rajouter en se poussant pour lui laisser le passage:

Viens, entre ! Reste pas dehors.

Ginny était heureuse de voir que Harry était chez lui, elle n'aurait pas voulu se trouver devant une porte fermée comme la fois précédente.

- Bonjour Harry, je vais bien merci.

Elle lui fit un grand sourire, puis, sur l'invitation de Harry, elle entra chez lui. Elle regarda autour d'elle. La maison d'Harry était vraiment très bien tenu, elle qui avait eu l'habitude de la pagaille de ses frères, cela lui changeait de voir un endroit qui soit tenu par un garçon et qui ne soit pas en désordre.

- Et toi, comment tu vas ? Ça fait un petit moment que je ne t'ai pas vu, à dire vrai lorsque je suis passée la semaine dernière tu n'étais pas là, alors je me suis dit que j'allais venir t'embêter aujourd'hui.

Il lui fit un petit sourire malicieux.

Invité

Harry ferma alors la porte derrière Ginny, puis marcha derrière elle jusqu'à ce qu'elle atteigne le salon. Une chose était sûre, c'était qu'il était plus ordonné que Ron. Mais il le fallait bien, il vivait seul après tout... Les Weasley's étaient neuf en tout, et même s'il était plus facile de mettre la pagaille chez eux, il était aussi plus facile de tout ranger. Et puis, le jeune homme avait un peu été habitué à être ordonné. Chez les Dursley's il avait souvent fait les tâches ménagères et le reste. Il avait du en recevoir un certain enseignement, mais surtout certaines habitudes. Non pas qu'il était extrêmement maniaque, d'ailleurs sa veste était posé sur le canapé, mais il aimait juste quand c'était propre.

C'était donc un plaisir d'accueillir Ginny. S'asseyant sur un des fauteuils, il l'invita à en faire de même. Mais à peine s'installa-t-elle à son tour qu'il se releva d'un trait. Elle lui demanda alors comme il allait, et qu'elle était déjà venue la semaine dernière. Il eut alors un léger rire gêné et il répondit:

Oh, ça va. Disons que c'est plutôt tranquille. Mais je préfère comme ça. Eh désolé pour la semaine dernière, c'est vrai qu'elle était chargée. Maintenant, j'ai plus de temps libre, j'ai moins de travail au Ministère. Mais je suis contente que tu sois venue, en tout cas. Tu veux quelque chose à boire ? Je suis désolé, je n'ai pas grand chose, mais il doit me rester un peu de jus de citrouille. Tu en veux ?

À vrai dire, Harry n'osait pas trop aborder le sujet de leur relation. C'était un peu délicat, et maintenant que Voldemort avait disparu, Harry avait été conscient qu'il avait été dur avec elle autant qu'avec lui-même. Suspendant ces quelques pensées de son esprit pour le moment, il se dirigea vers la cuisine sans attendre la réponse de la rouquine et en ressortir quelques secondes plus tard avec une carafe et deux grands verres. Il les disposa sur la table et les remplit chacun. Il se rassit alors sur son fauteuil, en prenant un dans la main et en tendant l'autre à Ginny, puis il demanda, un sourire aussi malicieux que le sien aux lèvres:

Et toi donc ? Comment vas-tu en ce moment ?

Ginny s'assit sur un fauteuil lorsqu'il l'invita à le faire, elle fut surprise de le voir se lever d'un bond à peine assit et se demanda ce qu'il lui prenait.

- Et bien je.......

Elle n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'Harry était déjà parti dans la cuisine, il en revint quelques instants plus tard avec une bouteille de jus de citrouille et deux verres. Elle prit le sien et avala une gorgée. Comment allait-elle ? Vaste question, elle irait peut-être mieux si leur couple se reformait, après tout Voldemort n'était plus là, la vie devenait plus calme, alors il n'y avait plus rien qui empêchait leur relation de reprendre, elle l'aimait toujours, plus que jamais, seulement elle ne savait pas si lui l'aimait encore. Elle lui sourit.

- Merci. Moi...Oh ça va, à part que j'en ai assez que maman me couve sans arrêt, elle me prend toujours pour une enfant et ça a le don de m'énerver, il a fallu que je lui dise où j'allais et quand je pensais rentrer, enfin l'avantage c'est que quand elle a su que je venais te voir elle m'a dit que du moment que j'étais avec toi je pouvais rester autant de temps que je le voulais. Et j'en ai bien l'intention.

Si seulement Harry pouvait comprendre les signes qu'elle lui envoyait, le problème avec Ginny c'est qu'elle avait du mal à se déclarer, Harry avait su ses sentiments une fois, mais elle n'arrivait pas à lui dire qu'ils n'avaient pas changés.

Invité

Lorsqu'il avait été dans la cuisine, il put entendre Ginny commencer sa phrase. À cet instant, il se dit qu'il s'était peut-être levé un peu trop vite... Mais c'était fait et il ne pouvait que revenir avec le jus de citrouille. C'est pourquoi il s'était dépêché de lui en servir un verre avec un "Désolé, tu disais ?" au passage. Elle finit cependant par lui sourire après l'avoir remercié, ce à quoi Harry répondit.

Elle lui raconta alors que sa mère lui tapait sur les nerfs et qu'elle la prenait toujours pour une enfant... Le jeune homme eut un léger sourire, et il répondit en reposant son verre sur la table, près de la bouteille:

Oui, je reconnais bien ta mère là. Cependant, c'est normal pour elle non ? De s'inquiéter je veux dire. Si la mienne était encore là, je suis sûr que ça m'énerverait autant que toi, mais ça me toucherait aussi, je crois. Mais je comprends que ça t'énerves qu'elle te prenne pour une gamine... Et je ne peux malheureusement rien faire pour t'aider si ce n'est passer plus de temps avec toi.

Son sourire était resté au bout des lèvres, et il comprit justement la fin de la phrase, où Ginny pensait à passer la journée avec lui. Cette fois, son sourire s'élargit... Oui, Harry pouvait se douter des sentiments que ressentait toujours la jeune fille envers lui, et il se sentait à présent coupable... Pourtant, il était pratiquement convaincu que lui aussi, il l'aimait autant que lorsqu'il l'avait quitté... pour son bien, à l'époque où le Seigneur des Ténèbres vivait encore. C'est pourquoi il était content de savoir qu'elle lui tiendrait compagnie pendant tout la journée:

Eh bien d'accord, ajouta-t-il alors tu es toujours la bienvenue ici de toute façon.

Il reprit alors son verre de jus de citrouille et en but une gorgée, le regard toujours rivé sur Ginny.

Elle s'en voulait qu'Harry ait pensé à sa mère à cause d'elle, elle savait que c'était douloureux pour le jeune homme, même si il ne l'a pas connu puisqu'il n'était qu'un bébé lorsqu'elle est morte, cela l'attristait beaucoup d'y penser, même si il ne le faisait plus vraiment voir, Ginny était sûr que c'était encore le cas.

- Oui, tu as raison, mais je ne sais pas si un jour elle réalisera que je ne suis plus une enfant, je suis sûre que même le jour de mon mariage elle voudra savoir à quelle heure je rentre.

Elle se mit à rire puis elle regarda Harry et s'imagina sincèrement, pour la première fois depuis qu'elle le connaît, marié avec lui et cette image n'était pas faite pour lui déplaire, bien au contraire.

- C'est déjà très bien, et crois moi que je vais en profiter, tu vas voir, tu ne pourras plus te défaire de moi.

Elle rit de plus belle, elle essayait de lui changer les idées, le faire penser au présent, tout comme elle essayait de le faire elle-même. Lorsqu'elle vit le sourire de Harry s'élargir, elle fut rassuré, elle était quasiment certaine des sentiments qu'il avait pour elle, alors pourquoi ne voulait-il pas qu'ils reprennent leur relation ? Après tout, Voldemort n'était plus qu'un affreux souvenir, alors il n'y avait plus de grand danger qui rôdait. Il faudrait qu'elle réussisse à faire comprendre au jeune homme qu'elle aimerait bien qu'ils soient de nouveau un peu plus que des amis. Elle ne savait pas trop comment aborder le sujet

- Merci Harry.....tu sais, je voulais te demander, enfin, comment dire.......il n'y a plus de grands dangers en ce moment, alors....j'aimerais bien que....enfin si tu es d'accord bien sûr, j'aimerais bien qu'on reprenne notre relation là où on l'avait laissé.

Voilà, elle s'était lancée, advienne que pourra, elle espérait seulement qu' Harry en ait envie également, elle attendait anxieusement sa réponse.

Invité

Lors de la première remarque de Ginny, Harry ne put s'empêcher d'éclater de rire à son tour. La plaisanterie à propos de Molly était bien vue... Mais ce n'est qu'après s'être calmé que quelque chose le percuta. Il eut alors une réflexion semblable à une de celle qui avait eue lorsqu'il était encore à Poudlard. Il imagina la jeune Weasley, habillée d'une jolie robe de mariée blanche, près de l'autel. Mais ce qui interpellait le Survivant, c'était le visage de l'homme qui se trouvait alors à ses côtés. Une personne sans visage, sans expression, mais qui se trouvait cependant là, aux côtés de la rouquine, et s'apprêtant à prêter serment pour passer sa vie à ses côtés. Harry fut à cet instant pris d'une incroyable jalousie à l'égard de ce fantôme masculin sans nom. Les lèvres soudainement pincées, il fut cependant capable de sourire à la jeune fille, comme si de rien n'était, et l'écouta parler de nouveau.

À cette réplique, le sourire de l'ex-Gryffondor s'agrandit, amusé par ses propos. Ainsi, il ne pourrait plus se défaire d'elle ? Cette pensée le ravit de plus belle intérieurement, alors que Ginny avait rit de nouveau. Restant toujours silencieux, il se rendit alors compte du certain embarras qu'avait la jeune fille sur le visage. Harry, lui, eut l'air plus perplexe qu'auparavant. Mais il ne tarda pas à savoir ce qui la perturbait... Il s'agissait de leur relation, un sujet qu'il redoutait depuis qu'elle était arrivée. Mais il avait bien senti que ce serait inévitable.

Il eut alors un long et lent hochement de tête, alors qu'il réfléchissait. Bien sûr, Lord Voldemort avait disparu... Et même s'il restait encore les Mangemorts qui attaqueraient sans doute l'Ordre du Phénix, le danger était moins grand, la menace moins importante. Et puis, l'image de cette silhouette se penchant sur le visage de la rouquine près de l'autel le hantait à présent. Il se pencha alors vers l'avant et se passa une main sur la nuque, près des cheveux. Après tout... elle venait de le dire elle-même, elle n'était plus une enfant. Il était peut-être temps qu'à présent, le Survivant ait suffisamment confiance en elle pour la laisser se défendre. Il releva alors la tête, et avec un sourire, il répondit enfin:

Oui, bien sûr... Bien sûr que je suis d'accord ! Tu viens de le dire toi-même... Tu n'es plus une enfant...

La réponse de Harry rassura la jeune femme, enfin ils allaient pouvoir reprendre leur relation, enfin Ginny allait être de nouveau avec lui, sentir les bras du jeune homme autour de lui, elle se sentait si en sécurité lorsqu'elle était dans les bras de Harry, il lui semblait que rien ne pouvait lui arriver. Elle se leva de son fauteuil et s'avança vers Harry, arrivé devant lui elle s'accroupit pour être à sa hauteur puis elle posa ses mains sur les genoux du jeune homme. Elle lui sourit.

- Exactement, je ne suis plus une enfant, je sais me défendre seule, et puis....tu es là pour me protéger si besoin est.

Elle mit sa main sur la nuque d' Harry et l'attira doucement à elle puis elle l'embrassa tendrement. Depuis le temps qu'elle le désirait ce baiser, et si elle n'avait pas osé se déclarer, sans doute tout ceci ne serait pas arrivé, sans doute serait-elle encore en train de se demander quels était les sentiments du jeune sorcier pour elle.

Elle le regarda tendrement en souriant.

- Pourquoi est-ce que c'est souvent les femmes qui font le premier pas ?

Invité

Les joues légèrement plus roses qu'à l'ordinaire, Harry répondit au sourire de Ginny, et sans bouger, il la suivit du regard lorsqu'elle s'était levée pour se diriger vers lui. Elle s'était alors accroupie devant lui et avait posé ses mains sur ses genoux. Cette situation rappelait curieusement au jeune homme une fois où ils étaient dans la Salle Commune des Gryffondors, peu avant que Harry ne décide de mettre leur relation en suspens à cause du Lord.
Et c'était précisément pourquoi il se sentait bien mieux cette fois-ci. Le Seigneur des Ténèbres avait enfin disparu. Plongeant ainsi son regard émeraude dans celui de la jeune fille, il l'écouta répondre à ses paroles... Réponse qui l'enchanta de nouveau. Oui, il serait bien évidemment là pour la protéger, et ce quoi qu'il arrive. Dans un souffle, il murmura un "Bien sûr" et sentit une main se poser doucement sur sa nuque et l'attirer en avant. Il n'eut pas besoin de réfléchir pour comprendre ce qu'il était en train de se passer, et de toute façon, il n'en aurait pas eu le temps.

Les lèvres de la jeune fille s'étaient enfin posées sur celle du Survivant qui frissonna à ce contact. Quelle était la dernière fois où ils s'étaient embrassés ? Cela semblait faire si longtemps que Harry ne s'en souvenait même plus. Mais il l'avait tant souhaité depuis... Profitant encore quelques instants de ce baiser où il avait eut l'impression d'avoir touché le ciel, il sourit à Ginny lorsqu'il se rompit.
Elle fit alors une remarque à laquelle il rit légèrement. C'était vrai dans un sens... À chaque fois qu'il s'agissait d'eux en tout cas, c'était elle qui avait fait le premier pas, pas lui. Et il ne sut pas trop s'il devait sans vouloir pour ça. La première fois, en sixième année, ils s'étaient embrassés tout à fait spontanément, comme si cela avait été la chose la plus normale au monde. Et la deuxième fois venait de se produire et il était vrai de dire que le jeune homme n'avait pas vraiment été le premier à prendre les devants.

C'est une bonne question... [i]répliqua-t-il donc avec un sourire. Peut-être parce que les femmes ont plus le sens de ces choses que les hommes...

Son sourire s'élargit. C'était vrai aussi, ça, dans un sens. Surtout en ce qui les concernait eux. Harry avait eu la tête tellement prise par les forces du mal à Poudlard que l'amour avait été mis de côté... C'était pourquoi c'était un sujet encore assez flou pour lui.

Ginny se souvenait elle aussi de ce moment dans la salle commune, qui avait précédé la pause qu' Harry avait imposé à leur relation. La jeune femme se rappelait de la réaction qu'elle avait eu, bien sûr les arguments du sorciers étaient compréhensible, mais Ginny avait commencé par refuser cette pause en accusant Harry de la traiter comme une enfant incapable de se défendre, puis elle réalisa que si le jeune homme lui demandait cette pause, c'était parce qu'il ne voulait pas avoir à s'inquiéter de trop pour elle lorsqu'il combattrait Voldemort, et la jeune femme comprit que si elle voulait que Harry ait une chance de battre le mage noir, alors elle devait tout faire pour l'aider, quoi que cela lui coûte. Elle s'était donc résigné à attendre le temps qu'il faudrait, mais elle n'avait pas renoncé à Harry pour autant.

Elle aimait vraiment le contact des lèvres du jeune sorcier sur les siennes, et c'est presque à regret qu'elle se détacha doucement de lui.

Oui, c'est possible, de toute façon, c'est bien connu, elle se leva et s'assit sur les genoux du sorcier, puis elle mit ses bras autour de son cou, les femmes sont beaucoup plus dégourdies que les hommes.

Elle se mit à rire. Pour la première fois depuis la mort de son frère, elle goûtait de nouveau au bonheur, et c'était grâce à Harry. Elle se jura de tout faire pour préserver le couple qu'elle formait avec lui. Seul Harry réussirait à la rendre heureuse, à la combler. Elle en était certaine.

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